Le 16e arrondissement de Paris accueillera-t-il bientôt un centre d’hébergement d’urgence pour sans-abri ? Les riverains s’y opposent. Un exemple de la difficulté à faire accepter la cohabitation avec des populations considérées comme marginales.
C’est un quartier tranquille en lisière du bois de Boulogne, à quelques minutes à pied de la Maison de la Radio. L’État et la mairie de Paris veulent y construire, d’ici l’été, un centre d’hébergement d’urgence pour sans-abris. Mais les riverains ne sont pas d’accord : trop de nuisances en perspective. Il y a une quinzaine de jours, la réunion publique censée leur expliquer le projet a tourné court : beaucoup de cris et d’insultes. Les images, terribles pour les habitants, ont conforté la réputation d’un arrondissement, le XVIe, avant tout soucieux de préserver ses privilèges.
A Paris toujours, cette fois dans le nord de la ville, près de la gare du même nom, un quartier populaire. La mairie a prévu d’ouvrir une salle de shoot dans les locaux de l’Hôpital Lariboisière, une ‘’salle de consommation à moindres risques’’ pour reprendre les termes des promoteurs du projet. L’opposition municipale est contre, au motif que la présence de toxicomanes est un facteur supplémentaire d’insécurité. De tels exemples ne manquent pas, à Paris comme ailleurs. Ils témoignent de la difficulté à faire accepter un voisinage avec ceux qui relèvent de la marge.
Intervenantes :
Gaëlle Tellier, Déléguée régionale Nord du groupe SOS
Gwenola Le Naour, Maître de conférences en science politique à Sciences Po Lyon
Alexandra Siarri, Adjointe au maire de Bordeaux en charge de la cohésion sociale et territoriale