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Le développement d’actions de médiation sociale en vue de s’assurer une bonne intégration dans le quartier et de prévenir les nuisances liées à l’usage de drogues
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[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]71 % des CAARUD mettent en œuvre une ou plusieurs actions de médiation sociale, liées principalement aux questions de voisinage et au lien avec les riverains. Parmi eux, 55% sont situés en milieu urbain et périurbain. Les témoignages en entretiens et en réunions régionales permettent de distinguer les enjeux de la médiation sociale suivant les contextes géographiques. Les problématiques de liens avec la population riveraine et de nuisances sont souvent différentes entre le milieu urbain voire en grandes agglomérations, et le milieu rural ou semi-rural (petites villes, chef lieu):
• en milieu urbain, les files actives sont plus importantes, les problématiques sociales seraient plus visibles et les «nuisances ressenties» par les riverains semblent plus importantes du fait de la concentration d’habitations et de la visibilité de la précarité sociale (personnes sans domicile fixe dans l’espace public, proximité des scènes de consommation, etc.)
• en milieu rural, l’interconnaissance et la faible densité de dispositifs d’accueil et d’insertion sociale entraînent d’autres problématiques : les usagers des dispositifs semblent venir moins spontanément de crainte d’être stigmatisés, donc les CAARUD ont tendance à se montrer plus «discrets» ou à développer les actions d’aller vers à destination des personnes en situation de précarité, qui seraient moins visibles qu’en ville.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Les publics de la médiation sociale
Les riverains
Les problématiques sont souvent liées aux consommations légales mais interdites intramuros. Les consommations d’alcool et de tabac sont régulièrement à l’origine de problématiques de médiation sociale lorsqu’elles sont interdites à l’intérieur des murs du centre et n’ont pas d’espace dédié (cour intérieure, cabine fumeur). L’alcool apparaît comme la première cause de troubles pour les structures, en leur sein – et aux pourtours – violences, comportement inadaptés, perturbation de l’espace public, sentiment d’insécurité des riverains. La consommation de tabac a également des conséquences en termes de médiation sociale. De la même manière que lorsque les animaux de compagnie ne sont pas autorisés à l’intérieur du centre, les usagers vont avoir tendance à rester aux pourtours du lieu (rue, cage d’escalier, espace public attenant (square et autres). Ce public «dérange» et peut amener les riverains et les associations de quartier, les élus ou les commerçants en quête de solution, à interpeller la police ou le CAARUD, pour gérer la situation. Tantôt vu comme responsable des nuisances ou solution aux problèmes, il est des endroits où le CAARUD a un statut paradoxal.[/vc_column_text][vc_column_text]
Les élus
Plus encore que les dispositifs, les mairies sont régulièrement interpellées par les habitants sur les problèmes de nuisances. D’où l’importance pour les intervenants de se faire connaître dans leurs missions et leurs activités auprès des élus pour : • être ressources pour eux et les habitants («prévenir et régler les problèmes»);
• repérer les besoins pour aller vers les usagers repérés par les habitants ;
• organiser des réunions de concertation coordonnées par la mairie lors de soucis (plaintes des commerçants/riverains notamment). Les élus voient souvent une plus-value à l’action des CAARUD pour la gestion d’un public qui «dérange» et qui se rend visible dans l’espace urbain (festif, personnes sans domicile fixe…).[/vc_column_text][vc_column_text]
Les forces de l’ordre
La présence de forces de l’ordre a pu dans certaines structures empêcher l’exercice plein et entier de la mission de réduction des risques et d’accompagnement des personnes (contrôle des personnes à la sortie d’un CAARUD par exemple). Pour éviter cela, les intervenants ont entrepris un dialogue avec les forces de l’ordre sur la mission de santé publique du CAARUD et l’encadrement légal existant.
La plupart du temps, les discussions suffisent à ce que la police se maintienne à distance de la structure.
Les intervenants sont vigilants à baliser les espaces d’intervention de chacun et à faire preuve de justesse et de pragmatisme (ne pas se faire l’avocat d’un usager en cas de délit par exemple).
Certains problèmes subsistent néanmoins, dans des contextes urbains ou semi-urbains, en fonction surtout des choix politiques en matière de gestion urbaine. Certaines mairies « font la chasse à la misère » ou à la mendicité ; les forces de l’ordre peuvent
alors agir indirectement sur l’activité de la structure en délocalisant les populations.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Les méthodes de la médiation sociale
La formation des partenaires
La formation paraît un levier efficace pour désamorcer les représentations de la population générale, ce qui inclut les partenaires exerçant hors du champ de la santé. Elle permet également une meilleure mise en œuvre de la RDR.
Si elle n’est pas forcément très poussée en addictologie, elle peut s’avérer très fertile en termes de changement de regard et d’interconnaissance.
Elle permet d’abord :
- d’outiller des acteurs souvent désemparés dans la gestion des situations négatives liées à l’usage, gestion du matériel usagé dans l’espace public, connaissances des effets des ..
- de trouver un langage commun entre intervenants en RDR et intervenants d’autres champs ;
- de faire naître des partenariats sur le long
Les intervenants qui la mettent en œuvre notent la pertinence de la formation de tous les acteurs et notamment :
- des gardiens d’immeubles ;
- les agents de la voirie ;
- des acteurs des transports en commun (médiateurs de bus, conducteurs…) ;
- des acteurs locaux (maison des adolescents…) ;
- des acteurs de la prévention spécialisés, de la médiation ;
- des bistrotiers et directeurs de discothèques ;
La formation paraît plus utile lorsqu’elle aboutit sur un accompagnement méthodologique par un réseau d’acteurs (Atelier-Santé-Ville ou réseau de santé).[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Les groupes, réunions et participation aux concertations
L’une des modalités souvent décrites par les intervenants est l’organisation de débats citoyens.
Le but est soit de réunir politiques, sociétés savantes et civiles, usagers, citoyens, afin d’apporter de la crédibilité au débat autour de la réduction des risques; soit d’organiser des réunions publiques, dans le meilleur des cas sur invitation des élus locaux, afin d’aborder
et d’offrir des solutions à un problème avec les riverains ou d’informer de l’installation de la structure.
Il s’agirait d’un levier important pour entamer un échange pédagogique sur l’action en RDR, mais cette pédagogie ne paraît pas toujours possible ;
elle dépend encore beaucoup selon les interrogés des positionnements politiques des municipalités (voire des opinions de leur personnel) et de la réceptivité des citoyens conviés.
Dans le travail de dialogue, certains intervenants pensent nécessaire de passer par des sujets qui bénéficient d’une image globalement positive telle que l’intervention en milieu festif ou la prévention.
Cela est perçu comme un moyen de commencer à expliquer son action, montrer que ce sont les mêmes intervenants et les mêmes objectifs qui sous-tendent l’intervention en milieu festif dans la ville, et celle de l’accueil fixe, dans les squat ou en maraude par exemple.
Travailler ou dialoguer avec la préfecture et participer aux commissions de veille sur la prévention de la délinquance n’est pas considéré de manière homogène ; quelques structures hésitent à s’y rendre, de crainte de ne pas y trouver leur place, d’autres enfin n’y participent pas par volonté de ne pas « tout mélanger » (anonymat et accompagnement du CAARUD / sanction et pénalisation dans la société).[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Investir l’espace public
Plusieurs stratégies – parfois très différentes – ont été mises en place pour éviter les problèmes de voisinage.
Ne pas communiquer du tout au moment de l’implantation afin d’éviter que les riverains n’empêchent l’ouverture pourrait permettre à certains CAARUD, si une problématique se pose, d’avancer les arguments suivants :
- La structure est en activité depuis plus longtemps que n’existent les nuisances, donc elles ne sont liées à sa présence ;
- par contre, la structure a été installée à cet endroit car c’est là que sont les publics potentiellement destinataires de son action. Donc sans le CAARUD, la situation serait peut-être plus difficile pour tout le monde ;
- quand bien même les problèmes seraient ponctuellement liés à la structure, elle est la mieux placée pour les gérer, et l’activité en réduction des risques est une action de santé publique efficace qu’il convient de maintenir.
À l’inverse, certaines structures investissent l’espace public afin d’améliorer le regard porté sur les personnes accueillies:
- Expliquer au maximum, être présents dans les instances de débats ou parfois même sur la rue simplement – pour rassurer,
- mener des actions civiques avec les usagers – récupération de matériel, jardinage public – voire en commun avec les riverains –fête des voisins ou de quartier ;
- organiser des portes ouvertes régulières ;
- développer une approche de type motivationnelle qui
« parle à tout le monde », trouver les éléments de langage qui provoqueront l’adhésion des citoyens.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]